Dans cet article, nous présentons Pascal Bagot, journaliste français et amateur de tatouages japonais, à qui nous devons la connaissance d’une importante archive photographique, connue aujourd’hui sous le nom de The Tattoo Writer Archive.
The Tattoo Writer est une collection de 134 photographies en noir et blanc prises par un écrivain japonais. Akimitsu Takagi du milieu du tatouage à Tokyo dans les années 1950.
Oubliées dans la bibliothèque familiale, inconnues jusqu’à leur découverte en 2017, ses photographies l’imposent comme l’un des plus importants témoins de l’histoire du tatouage dans le Japon du XXe siècle. Elles sont publiées pour la première fois.
Nous en parler, c’est Pascal Bagot lui-même, qui se consacre à la promotion culturelle internationale de cet important fonds d’archives photographiques.
Je suis un journaliste français qui travaille dans l’industrie du tatouage depuis une vingtaine d’années. Je me suis spécialisé dans le tatouage japonais, car le tatouage japonais est ma grande passion et j’ai commencé à me faire tatouer au Japon en 2006.
Au cours de mes voyages, j’ai eu l’occasion d’interviewer différents tatoueurs, ce qui m’a permis de développer mes connaissances et de m’éduquer sur la culture et la tradition du tatouage. Ces quinze dernières années, j’ai travaillé sur ce sujet afin d’approfondir ma connaissance de cette culture.
Cette collection appartient à Akimitsu TakagiAuteur de romans policiers, né en 1920 et mort en 1995. Il a commencé à écrire en 1948 et a relaté dans ses livres des événements liés à des meurtres de personnes tatouées dans le Tokyo de l’après-guerre.
Un de ses romans a été traduit en français en 2016. C’est ainsi que je l’ai découvert. En le lisant, je me suis rendu compte de l’authenticité des informations contenues dans le livre. J’avais déjà lu son nom dans des publications à la fin des années 1990, je suis donc devenue curieuse de la vie de cet auteur et j’ai contacté l’éditeur français pour entrer en contact avec la fille de M. Takagi qui vit à Tokyo.
Elle a accepté de nous rencontrer et lorsque nous nous sommes retrouvés chez elle, elle m’a confirmé la passion de son père pour le tatouage. Elle m’a dit qu’il aimait prendre des photos et m’a mis dans les mains des albums de photos qui faisaient partie des archives familiales. Je me suis rendu compte qu’ils étaient incroyables.
Toutes les photos ont été prises par M. Takagiune personne très éclectique et talentueuse, un ingénieur qui s’est tourné vers l’écriture puis la photographie après la guerre. Takagi a ainsi commencé à documenter les meilleurs tatoueurs de Tokyo actifs entre 1950 et 1960 et les personnes tatouées.
L’un des aspects les plus intéressants de ces archives est qu’elles se concentrent sur les femmes tatouées, ce qui est unique à l’époque car il existe très peu de photos de femmes tatouées. En effet, on a toujours pensé qu’il s’agissait d’une pratique exclusivement masculine, alors qu’elle était déjà fréquente chez les femmes à l’époque.
La collection appartient à la Takagi et se compose de (copie rolleflex) 134 photos de taille moyenne. Il est contenu dans le livre L’écrivain tatoueur, imprimé pour la première fois en 2022, qui a été épuisé et qui fait maintenant l’objet d’une deuxième réimpression.
Pour cette édition, les photographies du livre ont été scannées à partir des négatifs originaux. Ces documents anciens ont près de 70 ans et, bien qu’ils soient arrivés dans un état de conservation exceptionnel, ils ont été spécifiquement nettoyés et restaurés.